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Méthodes de prospection archéologique

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Introduction

Contrairement aux idées reçues, la fouille n’est pas la seule méthode d’investigation archéologique ! La prospection archéologique vise ainsi à mieux connaître les différentes formes de l’occupation du sol par les sociétés humaines. Elle comporte une double dimension, à la fois spatiale et temporelle, puisqu’elle permet de parcourir de façon diachronique des espaces plus vastes que ceux qui sont concernés par la fouille [1]. La prospection comprend en réalité diverses méthodes de reconnaissance destinées à identifier la présence de vestiges archéologiques et à collecter des données matérielles. Ces dernières permettent d’obtenir de nombreuses informations sans passer par une fouille destructrice.

Le Projet

Les principaleContrairement aux idées reçues, la fouille n’est pas la seule méthode d’investigation archéologique ! La prospection archéologique vise ainsi à mieux connaître les différentes formes de l’occupation du sol par les sociétés humaines. Elle comporte une double dimension, à la fois spatiale et temporelle, puisqu’elle permet de parcourir de façon diachronique des espaces plus vastes que ceux qui sont concernés par la fouille [2]. La prospection comprend en réalité diverses méthodes de reconnaissance destinées à identifier la présence de vestiges archéologiques et à collecter des données matérielles. Ces dernières permettent d’obtenir de nombreuses informations sans passer par une fouille destructrice.

s techniques

Cette thématique comprend immanquablement un volet théorique dont le but est de présenter de manière interactive les principales techniques de prospection.

La prospection aérienne

Avion à ailes hautes

A moyenne altitude (500-1000 m), les vestiges enfouis sont trahis par des anomalies de couleur ou de relief du sol. Les clichés photographiques sont pris à basse altitude (150 à 300m). Les indices observés peuvent être de tout ordre : pédographiques (fragments de pierre issus des labourages successifs), topographiques (lignes et formes visibles indiquant d’anciennes structures), phytographiques (révélés par la différence de couleurs de la végétation au contact des structures enfouies, en cas de manque d’eau ou d’abondance excessive), sciographiques (ombres qui rendent visibles les microreliefs avec l’aide du soleil levant ou couchant).

La prospection géophysique
Il existe en réalité différentes prospections géophysiques dont le point commun réside dans la mise au point d’appareils qui détectent des structures enfouies sans creuser. Parmi ces méthodes « non destructives », la prospection électromagnétique est la plus réputée. Il s’agit de mesurer la valeur des modifications du champ magnétique terrestre dues à l’animation de structures enfouies. Grâce aux sels dissous dans l’eau contenus dans le sol, les matériaux et le sol lui-même laissent passer plus ou moins de courant électrique. Il suffit alors de planter des électrodes dans le sol pour faire passer un courant d’une certaine intensité ; on mesure ainsi la résistivité du sol. D’autres méthodes existent également : la prospection par dosage des phosphates, la polarisation spontanée (SP), des méthodes acoustiques, etc.

La prospection pédestre
De loin la moins coûteuse, cette méthode consiste à localiser à la surface du sol des indices visibles d’une occupation humaine. La période idéale en contexte agraire se situe entre les labours et les prochaines semailles. La présence de ces artefacts s’explique par des conditions naturelles (précipitations, érosion par le vent, etc.) ou anthropiques (labours successifs, travaux d’irrigation, constructions diverses, etc.).

La prospection systématique nécessite une équipe de plusieurs prospecteurs munis d’une carte de la zone à prospecter. L’espacement entre chaque membre de l’équipe peut varier entre 5 et 10 mètres selon les structures recherchées et la période étudiée.

Une organisation collective rigoureuse

Tout objet significatif est soigneusement collecté et localisé pour permettre de distinguer d’éventuelles concentrations d’artefacts : un nouveau site vient peut-être d’être inventé !

Patience et vigilance sont nécessaires

ENJEUX

Un enjeu patrimonial
Les différentes méthodes de prospection se sont améliorées et doivent encore progresser, notamment grâce au développement de l’archéologie préventive [3]. Le perfectionnement et la multiplication de ces techniques permettent de mieux appréhender les sites à préserver. La prospection archéologique participe ainsi à la conservation et à la protection du patrimoine.

Un enjeu scientifique
Par ailleurs, la prospection nourrit l’analyse scientifique et historique nécessaire à la compréhension globale du passé. Elle permet la réalisation progressive d’une cartographie archéologique basée sur la systématisation des données ; les parutions départementales des volumes de la « Carte archéologique de la Gaule » (CAG) ou l’utilisation du logiciel « Patriarche » par les Services Régionaux d’Archéologie (SRA) en témoignent. Elle mérite donc bien l’appellation de « prospection-inventaire ».

Un enjeu pour l’éducation scientifique ?
Pourquoi ne pas évoquer ici un troisième enjeu qui serait en quelque sorte la synthèse des deux précédents ?

L’initiation des jeunes à la prospection archéologique revêt un intérêt à la fois civique et éducatif. En effet, ce n’est sans doute pas un hasard si le programme d’éducation civique de la classe de sixième inclue la découverte de la notion de patrimoine. Transmettre aux jeunes le respect des vestiges les plus ténus et les plus insoupçonnables semble être une perspective intéressante dans l’optique d’une participation citoyenne à la protection de notre patrimoine.

De plus, les bienfaits éducatifs d’une telle pratique sont nombreux. La prospection est une école de rigueur, de patience et de persévérance ; elle donne le goût de l’effort, individuel et collectif. Bref, elle ouvre les portes de la recherche scientifique : hypothèses, expérimentations et joie de la découverte !

Un plaisir brut : celui de la découverte

Historique des recherches

Initialement, la prospection archéologique se réduisait à la seule observation de structures déjà apparentes. Elle s’est ensuite progressivement convertie en véritable démarche scientifique.

Les premières recherches archéologiques par prospection aérienne datent de la fin de la première Guerre Mondiale. Outre l’étude attentive des clichés verticaux réalisés depuis 1940 par l’Institut géographique national (IGN), la prospection aérienne se développe, en France, dans les années 1950-1960 grâce à des pionniers comme Roger Agache ou Roger Chevallier.

Les premières utilisations des méthodes de prospection géophysique en archéologie remontent à la seconde Guerre Mondiale. Ces techniques étaient préalablement employées dans la prospection minière et pétrolière. La méthode électrique est ainsi appliquée dans les années 1940. A la fin des années 1950, en Angleterre, on utilise la mesure du champ magnétique avec l’utilisation de magnétomètres à protons. En 1966, une fondation italienne fait publier la première revue entièrement dédiée à la recherche géophysique en archéologie : Prospezioni Archeologiche. En France, un laboratoire du CNRS s’intéresse dès lors aux applications géophysiques en archéologie et développe notamment la prospection thermique aéroportée. Depuis, de nombreux progrès ont été faits dans le perfectionnement de ces techniques.

Cependant, ces méthodes scientifiques modernes sont assurément des plus coûteuses et les récents progrès de l’archéologie rurale doivent beaucoup au développement des prospections systématiques au sol (field-walking en anglais), parfois préambules des fouilles de sauvetage.

Globalement, le territoire national s’enrichit de manière irrégulière de ces études essentiellement micro-régionales ; certaines régions sont mieux dotées que d’autres, à l’image du Sud-Est ou du Nord de la France. La vigueur actuelle de l’archéologie rurale est non seulement la résultante du nombre croissant des recherches, sous l’impulsion des Services Régionaux de l’Archéologie, mais également d’un renouveau intellectuel et conceptuel. Le prospecteur doit avoir une vision périphérique du site archéologique lui permettant de prendre le recul suffisant pour interpréter une concentration donnée.

Perspectives de recherche

Le site du Prabouré nous confronte au milieu montagnard, dont il faut évoquer les (nombreuses) contraintes en matière de prospection. L’occupation humaine est-elle la même qu’en plaine ? Certainement pas. Il est donc nécessaire de convenir avec les enfants des méthodes les mieux adaptées à cet environnement, en tenant compte des conditions naturelles, des données matérielles et des aléas. C’est un enjeu pédagogique de taille.

Site des Allebasses (Puy-de-Dôme)

De plus, la prospection archéologique requiert une approche pluridisciplinaire. En effet, il est fortement recommandé de faire appel aux connaissances des passionnés de géologie, de pédologie, de météorologie, de cartographie, etc.

Les résultats encourageants obtenus durant l’été 2007 feront l’objet d’un article séparé.

Découvertes estivales d’un silex du néolithique...
...et de possibles fragments de briques et de tuiles antiques

Bilan : Les étapes de la prospection

  1. Compréhension du milieu : étude géologique, pédologique, géomorphologique, climatologique (collaborations nécessaires).
  2. Recherche bibliographique : dépouillement des travaux anciens, étude des cartes, analyse toponymique.
  3. Enquête orale
  4. Travail sur le terrain (vraisemblablement sous la forme d’une prospection systématique au sol).
  5. Analyse des résultats : cartographie, traitement du matériel (lavage, séchage, marquage, stockage)
  6. Valorisation des résultats : rédaction d’un article, exposition, etc.

Notes:

[1En prospection, le site archéologique a un visage assez particulier puisqu’il peut livrer sur un même lieu des vestiges de diverses périodes (ex : silex préhistoriques et tuiles gallo-romaines).

[2En prospection, le site archéologique a un visage assez particulier puisqu’il peut livrer sur un même lieu des vestiges de diverses périodes (ex : silex préhistoriques et tuiles gallo-romaines).

[3L’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) assure la détection et l’étude des sites archéologiques concernés par des travaux d’aménagement du territoire (construction de routes / autoroutes, métro, immeubles, etc.).

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