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Introduction
Cher tous, (Gary, Timéo, Alice, Marion, Milena, Anne, Gillian, Romain, Thibaud, Florelle, Martha, Maxime, Milo, Pierre, Clément, Benjamin, Cédric, Dimitry, Lucie, Julien, Florentin, Andréa, Nicola, Léopold, Clara, Léonard, Emeric, Guilhem, Alice, Thaïs, Aurélien, Etienne, Méline, Valentine, Juliette, Tristan, Ji Song, Matthieu, Petr, William, Pauline, Ilian, Louis, Elisaveta, Aliénor, Côme, Eileen, Swann, Ann-Elfig, Claire, Lancelot, Anna, Adrien, Loic, Hugo, Alessandro, Hendrik, Victor, Benoit, Eglantine, Nathan, Lucie, Charlotte, Marc, Ivan et les quelques un que j’ai dû oublier !
Le Projet
Cet été vous avez été plus de 70 participants à contribuer à notre projet de recherche et sachez que le travail effectué est plus que satisfaisant !
Tout a commencé le 7 juillet 2016 avec l’arrivée de nos 4 premiers participants qui ont eu la lourde de tâche de commencer le projet ! Il s’agit de Alice, Marion, Gary et Timéo.
Et ce n’était pas la partie la plus simple car ils ont dû faire des repérages afin d’identifier les arbres que nous allions équiper de pièges à phéromones durant tout l’été et préparer une grande partie du matériel (pièges à phéromones – capsules à phéromones…)
Mais reprenons depuis le début !
Cette année 2016 est une étape dans le Programme de Recherche PERCEPTION et notamment pour son séjour Au fil de l’arbre !
En effet, nous avons décidé de nous concentrer sur un tout nouveau sujet d’étude : Les chenilles processionnaires face au changement climatique !
En partenariat avec l’INRA d’Avignon, nous nous sommes donc attelés à comprendre le mode de vie des chenilles processionnaires ainsi que les systèmes de lutte biologique*. (* Moyen élégant de réduire les effectifs d’un organisme - animal ou plante - gênant, en le faisant dévorer par un de ses
ennemis naturels.)
En effet ce thème est au cœur de l’actualité depuis quelques années car la prolifération de ces dernières provoque un réel problème sanitaire. Vous avez sûrement déjà vu leurs nids.
Ce sont les gros cocons blancs que vous pouvez observer dans les pins !
Petit rappel :
Les chenilles processionnaires sont présentent depuis l’antiquité sur le bassin méditerranéen.
Chaque année, elles gagnent du terrain. En 25 ans, elles se sont emparé d’environ 100 000 km2 de territoire français et progressent en moyenne de 5 kilomètres vers le nord du pays tous les ans.
Conséquence palpable du réchauffement climatique, c’est à présent presque tout le territoire qui est favorable à son développement.
Sa progression a également été facilitée par la plantation importante de pins le long des autoroutes et dans les villes de France.
Il est d’autant plus important de les étudier et d’informer les gens car ces chenilles représentent un réel danger. Non seulement pour le bétail et les animaux domestiques mais pour les humains également.
Nous avons donc eu pour mission cet été de mener des expérimentations et tenter de proposer des solutions alternatives et raisonnées afin de réguler la population de ces chenilles processionnaires.
Cette année, nous avons testé deux hypothèses :
La première est que la hauteur des pièges à phéromones* (substances chimiques émises
par la plupart des animaux, qui agissent comme des messagers entre les individus d’une
même espèce) a un impact sur le nombre de papillons mâles capturés.
La seconde hypothèse est qu’une molécule extraite d’un certain arbre aurait des propriétés
répulsives contre les papillons femelles. En présence de cette odeur, la femelle identifierait le pin comme étant un autre arbre et irait donc pondre ailleurs.
Etant les premiers à tester cette molécule et ayant un accord de confidentialité avec l‘INRA, nous n’en dirons pas plus sur cette partie-là.
Il a donc fallu dans un premier temps maîtriser différentes techniques de grimpe d’arbre afin de pouvoir par la suite équiper nos arbres de systèmes de poulies afin de ne pas devoir monter à 5 mètres chaque jour.
Ensuite nous avons équipé, jours après jours, les pins en pièges à phéromones.
Nous avons réalisé nos protocoles sur deux sites d’étude différents : le premier se trouve sur le site de Musiflore et le second dans le parc de Dieulefit.
Durant l’été, nous avons installé plus d’une vingtaine de pièges. Sachant que la pose d’un piège à phéromonespour la première fois prend entre 2 et 3 heures, le temps
d’équiper l’arbre, de nettoyer les branches qui risqueraient de tomber, d’installer le système de poulie et d’y fixer le fameux piège !
Vient ensuite l’étape de la préparation du piège en lui-même.
Nous devions y insérer la capsule de phéromone au niveau du couvercle vert et remplir le récipient transparent d’eau savonneuse, afin d’empêcher les papillons capturés de repartir une fois attirés dans le piège.
Une fois chaque piège installé, nous devions tout les 2-3 jours aller les relever
afin d’identifier et de comptabiliser les papillons.
En effet, 3 jours est le délai maximum que nous avons constaté pour identifier clairement les papillons, sans que ces derniers ne soit dans un état de décomposition trop important.
Une fois par semaine nous devions également changer l’eau savonneuse des pièges.
A chaque relevé réalisé, nous avons noté nos données dans un tableau exel créé et amélioré au cours de l’été.
Nous avons donc terminé l’été avec un grand nombre de données qu’il a fallu organiser, comprendre et analyser.
Arès quelques remaniement de tableaux et tests statistiques, voici ce que nous avons obtenu :
- Figure 1 : Courbe des captures des adultes mâles de processionnaires du pin obtenues à Dieulefit et à Musiflore (hors répulsif) en été 2016 par piégeage
phéromonal (données regroupées par 2 jours pour lisser les dates de relevés intercalés entre les sites).
Petite traduction :
Durant l’été, nous avons réussi à démontrer scientifiquement que les pièges à phéromones capturent significativement plus lorsqu’ils sont placés à 5 mètres de haut plutôt qu’à 1 mètre.
Scientifiquement, ces données sont très intéressantes et vont sûrement faire l’objet d’une publication dans l’année à venir.
Techniquement, cette découverte remet en question l’utilisation la plus optimum des pièges à phéromones dans certaines études déjà mises en place.
Environnementalement parlant, cette nouvelle donnée va permettre d’optimiser la technique de lutte utilisant les pièges à phéromones.
Pour ce qui est de notre seconde hypothèse, le nombre trop faible de données récoltées ne nous ont pas permis de pousser nos analyses aussi loin que nous l’aurions aimé.
Mais ce n’est que partie remise car dès l’été prochain, nous comptons bien retravailler ce protocole afin de l’améliorer et continuer nos avancées !
Au mois de décembre, huit jeunes de 11 à 17 ans ont eu le privilège de présenter devant une belle assemblée leur projet de recherche participative à l’ONU de Genève. En effet, le séjour Au fil de l’Arbre bénéficie du label « Give a Hand to the United Nations ».
Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Et bien c’est un dispositif pédagogique qui permet aux citoyens de venir s’impliquer à l’ONU, en présentant par exemple les résultats des recherches menées lors des différents projets.
En bonus, voici quelques coupures de presse et liens vers des reportages télévisuels qui ont eu lieu durant l’été :
Reportage France 3 Région :
https://www.youtube.com/watch?v=-Un...
Radio France Bleu :
https://www.francebleu.fr/infos/cli...
Journaux :
Un grand merci à vous tous d’avoir participé à ce formidable été 2016 ! J’ai partagé énormément de bons moments avec chacun de vous. C’était mon cinquième été, et je peux vous dire sans me tromper, que c’est de loin le meilleur de tous. L’ambiance au sein des différentes sessions a vraiment été extraordinaire et je n’avais jamais vécu une entente aussi sereine durant deux mois consécutifs.
J’espère vous recroiser un jour, lors d’un séjour OSI ou bien dans la vie de tous les jours.
Si vous voulez continuer à suivre les avancées au sein du programme PERCEPTION d’OSI,
j’ai un compte facebook (Solène TOUZEAU OSI) ainsi qu’une page (OSI PERCEPTION).
Ces pages sont alimentées d’informations en lien direct avec les séjours Au fil de l’arbre, Au fil de l’eau et Au fil de l’Amazonie.