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Sur la route des Phasmes de Californie - Californie, USA - du 12 avril au 02 mai 2025

Following the Phasmids of California – California, USA – April 12 to May 2, 2025 Voir descriptif détaillé

Sur la route des Phasmes de Californie - Californie, USA - du 12 avril au 02 mai 2025

Following the Phasmids of California – California, USA – April 12 to May 2, 2025 Voir descriptif détaillé

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Introduction

20 Days Across California, Following the Stick insects’ Trail...

Le Journal de Bord

Expédition de 20 jours en Californie, sur la route des phasmes californiens...

Retrouvez toutes les photos de l’expédition ici.

DAY 1 - April 12th : First Footsteps in California

Jour 1 – Le 12 avril 2025 : Arrivées et premiers pas californiens

[By Chloé]

in english


Français en dessous

The participatory research team is now complete : Faustine, Cécile, Loren, and Chloé.

Cécile arrived in Los Angeles in the early afternoon, welcomed by a pale sky and a quiet residential neighborhood with neatly trimmed lawns. A setting that felt both peaceful and carefully arranged—almost like a movie scene, but surprisingly pleasant. Right from the start, small birds came to greet her arrival, giving us the perfect excuse to pull out our local bird guide before the bags were even unpacked. Fieldwork had already begun. The first lunch for the three of us—Loren, Chloé, and Cécile—took place in that calm setting, before Loren headed back to the airport to pick up Faustine.

Meanwhile, Chloé and Cécile set off toward the ocean for a walk to Santa Monica. The goal : soak in the California vibe and breathe in the sea air. Along the way, Venice Beach lived up to its reputation : skaters dancing waltzes, street musicians, bodybuilders in action, artists, fortune tellers with colorful stalls… and even a man walking his snake on a leash. A mix of exuberance and contrasts, set against a huge beach backdrop lined with street art and palm trees. On the shore, California Gulls were strolling just like us.

As for Faustine, she arrived at the end of the day, after the usual airport steps (customs, baggage claim, a 9-hour time difference), and a flight that included a glimpse of Greenland. The full team met up at 6:30 p.m. at the youth hostel.

We ended the first day with dinner in a very American-style restaurant—giant burgers included. Once settled, each of us drew our expedition crest.
Tomorrow, the real adventure begins. Hopefully with a bit more blue sky.
in french / en français
L’équipe de recherche participative est désormais réunie : Faustine, Cécile, Loren et Chloé.

Cécile est arrivée à Los Angeles en début d’après-midi, accueillie par un ciel blanc et un quartier résidentiel aux pelouses finement taillées. Un décor à la fois paisible et soigneusement ordonné, presque comme dans un film, mais étonnamment agréable. Dès les premiers instants, de petits oiseaux sont venus saluer l’arrivée, l’occasion parfaite pour dégainer, à peine les sacs posés, notre guide des oiseaux de la région. Le terrain avait déjà commencé. Premier déjeuner tous les trois, Loren, Chloé et Cécile, dans ce cadre tranquille, avant que Loren reparte en mission aéroport pour aller chercher Faustine.

Pendant ce temps, Chloé et Cécile ont mis le cap sur l’océan pour une marche jusqu’à Santa Monica. L’objectif : s’imprégner de l’ambiance californienne et respirer l’air du large. En chemin, Venice Beach s’est montrée fidèle à sa réputation : patineurs dansant la valse, musiciens de rue, bodybuilders en action, artistes, voyants aux étals multicolores… et même un homme promenant son serpent en laisse . Un concentré d’exubérance et de contrastes, dans un paysage de plage immense, bordé de street art et de palmiers. Sur le rivage, des Goélands de Californie se promenaient comme nous..

Faustine, quant à elle, est arrivée en fin de journée, après les étapes classiques de l’aéroport (douanes, bagages, décalage horaire de 9 heures) et un survol du Groenland en prime. L’équipe au complet s’est retrouvée à 18h30 à l’auberge de jeunesse.

Nous avons terminé cette première journée autour d’un dîner dans un restaurant très américain, burgers géants à l’appui. Une fois installés, chacun a dessiné son blason d’expédition.
Demain, les choses commencent pour de bon. En espérant un peu plus de ciel bleu.


DAY 2 - April 13th : Sunday in Los Angeles

Jour 2 – Le 13 avril 2025 : Dimanche à Los Angeles

[By Loren & Chloé]

in english


Français en dessous

Waking up as a group of four in our youth hostel in Venice Beach. From the window, palm trees and the vast beach—surprisingly calm for a Sunday morning—stood in stark contrast to the energy of the day before, probably the result of a wild Californian night.

We started the day by walking inland, through a rather ordinary residential neighborhood… Until, suddenly, around a corner… surprise : the lovely canals of Venice. The place was incredibly peaceful, with little boats, small bridges, a few ducks sleeping on one leg, and lots of greenery reflecting in colorful patterns on the water. The houses lining the canals were all different—some luxurious, some quirky, some homemade-looking. We settled down by the water for a while, long enough for Chloé to officially introduce the project, which would begin the next day, and present its main ideas and scientific foundations.

After a delicious (and slightly too generous) vegetarian brunch, we returned to the beach, under four tall palm trees. Loren gave us a few key items for the days to come : an OSI cup, an illustrated pouch for drawing materials, and—most importantly—our field notebook, which would serve both as a « lab journal » and a « scientific travel diary. »

In the afternoon, we headed to Downtown. We briefly passed through the district of towering skyscrapers before entering a strange cave… which turned out to be a massive vintage bookstore, full of stairs, nooks, and shelves. That’s where Chloé presented the 20-day program. We also divided the first tasks : keeping the daily log, preparing meals, taking photos, and tracking the stick insect experiments.

On the way back, we made a quick stop at Hollywood Boulevard to see the stars and handprints, then took a detour to Lake Hollywood Park for the classic photo in front of the famous letters. Chloé and Loren talked to us about the public presentation planned at the end of the expedition. We were already starting to think about it. Loren suggested we each create a “sensitive map” every day to keep a record of what we see, feel, discover, and learn throughout the journey.

After an hour and a half on the road, we arrived at the campground, where frog songs echoed all around us. It’s spring break, so many Americans are spending their holidays here.

After pitching the tents and a well-deserved meal, we collapsed—still carrying our nine-hour jet lag in our bodies and already-sleepy minds...
in french / en français
Réveil à quatre dans notre auberge de jeunesse à Venice Beach. De la fenêtre, les cocotiers et l’immense plage, étonnamment calme pour un dimanche matin, contrastent avec l’animation de la veille, sûrement le résultat d’une nuit de festivités endiablées à la californienne.

On commence la journée en s’éloignant du bord de mer, à pied, à travers un quartier résidentiel plutôt banal....Et puis... au détour d’une ruelle..... surprise : les jolis canaux de Venice. L’endroit est très paisible, avec ses barques, ses petits ponts, quelques canards endormis perchés sur une patte, et beaucoup de végétation, qui se reflète de façon colorée sur l’eau. Les maisons qui bordent les canaux sont très variées, parfois luxueuses, parfois bricolées, parfois décalées. On s’installe un moment au bord de l’eau, le temps pour Chloé de nous présenter officiellement le projet, qui démarre demain, et d’introduire ses principaux concepts et ses fondations scientifique.

Un délicieux brunch végétarien un peu trop copieux plus tard, on retourne sur la plage, entre quatre grands cocotiers. Loren nous remet et nous présente quelques objets clés pour la suite : une cup OSI, une pochette illustrée pour le matériel de dessin, et surtout notre carnet de terrain, qui servira à la fois de « cahier de labo », et de « carnet de voyage scientifique ».

L’après-midi, direction Downtown. On traverse brièvement le quartier des immenses gratte-ciels avant d’entrer dans une caverne étrange : en réalité une immense librairie vintage, pleine d’escaliers, de recoins et d’étagères. C’est là que Chloé nous présente le programme des 20 jours à venir. On se répartit ensuite les premières responsabilités : journal de bord, préparation des repas, photos, suivi des expériences sur les phasmes.

Sur le chemin du retour, arrêt rapide sur Hollywood Boulevard pour voir les étoiles et empreintes de stars, puis détour par Lake Hollywood Park pour la fameuse photo devant les lettres. Chloé et Loren nous parlent de la restitution publique prévue à la fin de l’expédition. On commence déjà à y réfléchir. Loren propose qu’on réalise, chaque jour, une “carte sensible” pour garder une trace de ce qu’on voit, ressent, découvre et apprend tout au long du parcours.

Après 1h30 de route nous arrivons au Campground, qui résonne du chant des grenouilles. C’est le spring break, donc beaucoup d’americains y passent leurs vacances.

Après le montage des tentes et un repas bien venu, nous nous écroulons, avec toujours nos 9h de décalages horaires dans nos corps et nos esprits déjà endormis...

Day 3 - April 14th : In search of the Invisible

Jour 3 - Le 14 avril 2025 : À la recherche de l’invisible

[By Faustine & Chloé]

in english


Français en dessous

After falling asleep to the sound of frog songs, and after a somewhat pretty cold night, we woke up to the sound of birdsong.

We had our first breakfast in the open air. Once satisfied, Loren went to dip his feet in the river to do the dishes.

On this first day in the heart of the Californian lands, Loren asked us to identify ourselves on a tree filled with characters.

Off we go for the scientific project !

« Just a few minutes down the road, first stop : introduction to the study. We observed all the trees around us and recognized some thanks to our field booklet. Loren showed us how to find stick insects on a plant using a large net. »

Cécile let out a cry of joy. She apparently has a natural talent : she found the first two stick insects of the expedition—two green females on a Ceanothus sp. plant. We observed them to determine their sex and age. If there are males, we’re probably dealing with a sexually reproducing species ! We kept investigating—final count : 2 males, 8 females. Nine were green, and one female was brown. The brown female had a red ectoparasite on her back right leg. In that same spot, we also spotted seven bird species. The sky was bright blue and the sun was warm.

We continued the day in a second location : a small forest trail. We kept discussing the project to determine the species we had observed. Two possible candidates : T. cristinae or T. podura.

We had a picnic, an excellent melon, then carried out a first observational experiment to study the distribution of stick insect populations across the different plants along the trail. Faustine found the only two stick insects in that area, each on a different plant ! Two females—one green, one gray.

Several hikers stopped to ask what we were doing and took a look at the stick insects we had found.

On our way back to the car, some men warned us : “BE CAREFUL, rattlesnake !!” And sure enough, a small rattlesnake was fleeing. They were chasing it off with a stick. The snake turned around and gave us a disapproving look. A juvenile, but still venomous, we were told.

Off we went toward Rose Valley. Some roadworks along the way, but still an “amaaaazing scenic road.” A ranch on the side of the road, in this remote region strangely populated by llamas, sheep, horses, and dromedaries.

We had a beautiful view of the mountains. We tried to characterize the complexity of the environment based on auditory and visual cues : the number of sounds and the shape of the soundscape. We took out our watercolor palette for the first time during the trip and attempted to evaluate color complexity, contrast, and vegetation density—with a few sore behinds.

We turned around to head back to camp. Two small groups : one went grocery shopping, the other started the campfire.

We fell asleep with chocolate bananas in our bellies.

in french / en français
Après s’être endormis au son des chants de grenouilles, et après une nuit un peu froide, nous nous sommes réveillés au son des chants d’oiseaux.

Notre premier petit dejeuner en plein-air pris, rassasié, Loren est parti se tremper les pieds dans la rivière pour y faire la vaisselle.

En ce premier jour au coeur des terres californienne, Loren nous a demandé de nous identifier sur un arbre peuplé de personnages.

Départ pour le projet scientifique !

A quelques minutes de route, 1er arret : mise en situation de l’étude. Nous avons observé tous les arbres autours de nous, et nous en avons reconnus certains grâce à notre livret. Loren nous a montré comment trouver des phasmes sur une plante, avec un grand filet.

Cécile a poussé un cri de joie. Elle a apparemment un talent inné : elle a trouvé les 2 premiers phasmes de l’expédition. Deux femelles vertes sur une plante ceanothus sp. On les a observé afin de déterminer leur sexe, leur âge. S’il y a des mâles, on est probablement en présence d’une espèce sexuée ! Nous avons continué l’investigation, au final : 2 mâles, 8 femelles, 9 étaient verts et une femelle etait marron. La femelle marron avait un ectoparasite rouge sur la patte arrière droite. Dans cet endroit nous avons également repéré la présence de 7 espèces d’oiseaux. Il faisait un grand ciel bleu et soleil chaud.

Nous avons poursuivi la journée dans un second endroit : un petit sentier forestier. Nous avons continué de discuter du projet, afin de determiner l’espèce observée. Deux candidats potentiels : T. cristinae ou T. podura.

On a pique-niqué, un excellent melon, puis on a fait une 1re experience observatoire afin d’étudier la répartition de la population de phasmes au sein des différentes plantes du sentier. Faustine a trouvé les deux seuls phasmes de cet endroit, sur 2 plantes différentes ! Deux femelles. Une verte et une grise.

Des promeneurs se sont arrêtés plusieurs fois pour savoir ce que l’on faisait et ont observé les phasmes que nous avions trouvé.

En retournant sur nos pas, direction la voiture, des hommes nous ont dit : BE CAREFUL, rattled snake !!!! Et en effet, un petit serpent à sonnettes prenait la fuite. Ils l’eloignaient avec un baton. Le serpent s’est retourné et nous a lancé un regard mécontent. Un juvénile mais non moins vénéneux, nous a-t-on dit.

En route vers la Rose Valley. Des travaux sur la route, mais une « Amaaaziing scenic road » malgré tout. Un ranch sur le chemin, dans cette région isolée du monde, étrangement peuplé de lamas, moutons, chevaux et dromadaires.

Une belle vue sur les montagnes. Nous avons essayé de caractériser la complexité de l’environnement en se basant sur des indices sonores et visuels. Le nombre de bruits et la courbe du son. Nous avons sorti notre palette d’aquarelle pour la 1re fois du voyage et avons tenté d’évaluer la complexité colorimétrique, le contraste, et le fouillis végétal. Avec quelques douleurs fessiales.

Demi tour pour rentrer au campement.
2 petits groupes : l’un pour aller faire des courses, l’autre pour préparer le feu de camps.

Nous nous sommes endormis avec des bananes au chocolat dans le ventre.

Day 4 - April 15th : A Day at the Crossroads of Art and Stick Insects

Jour 4 - Le 15 avril 2025 : Une journée à la croisée des arts et des phasmes

[By Cécile]

in english


Français en dessous

A second field day begins… at the campsite, with a wonderfully artistic morning !

First, a warm-up sketching session led by Loren, before diving into the creation of our “sensitive map.” This collaborative artwork, made by eight hands, will trace our journey through California using stop-motion animation. Exciting project !

Loren sets up the camera on a tripod above the map, and off we go ! Cécile brings our blue car to life and cuts it out, Faustine adds her flair to the Hollywood sign, and Chloé sketches a few skyscrapers.

Lunch time is near. We head off to our “field work” site. On the way, we stop on a rocky outcrop for a top-notch picnic with a view. We’re clearly not the only ones who hang out here – plenty of broken glass as evidence.

We’ve arrived at our study site, in a typical Chaparral landscape – yet quite different from yesterday’s. A full program awaits !

1 - Collecting stick insects using nets on Ceanothus, Cercocarpus and Adenostoma : only 7 individuals found – and surprise, a male ! This discovery confirms our suspicions about this asexual population : could it be undergoing a transformation ?

2 - Making a herbarium of the site : we gather all plant species found within a 5-meter radius. Important ! To preserve leaf colors in memory, we paint them in watercolor.

3 - Environmental complexity : like yesterday, we observe colors, contrasts, and sounds. Brushes in hand, ears wide open – extreme focus !

4 - Final task : sketching a stick insect on its host plant. Not easy capturing mimicry with paint ! We’ll do better next time.

We leave behind only traces of green… Evening around the fire, Loren and Faustine treat us to a tortilla feast. Then we prep the hot water bottles – the nights are getting chillier...
in french / en français


JDB 15th of April twenty twenty five

Une deuxième journée de terrain qui débute... au camping, avec une matinée terriblement artistique !

Tout d’abord une mise en route dessinatoire proposée par Loren avant de démarrer la réalisation de la « carte sensible ». Cette œuvre à 8 mains illustrera notre progression à travers la Californie grâce à la technique du stop motion. Chouette projet !

Loren installe l’appareil photo sur un trépied au-dessus de la carte et c’est parti ! Cécile matérialise et découpe notre blue car, Faustine stylise les lettres d’Hollywood et Chloé croque quelques gratte-ciels.

Lunch Time approche. Nous partons en direction de notre lieu de « field work ». En chemin nous faisons une halte sur un éperon rocheux pour un excellent pique nique avec vue. Nous ne sommes pas les seuls à fréquenter les lieux en témoignent de nombreux débris de verre.

Nous voilà sur notre station de travail, dans un paysage typique du Chaparral, mais bien différent de la veille. Le programme est chargé !

- 1-Collecte de phasmes à l’aide des filets sur ceanothus, cercocarpus et adenostoma : seulement 7 individus récoltés et Ô surprise, un mâle ! Cette découverte confirme nos doutes concernant cette population asexuée : serait-elle en train de se transformer ?

- 2- Confection de l’herbier de la station : cueillette exhaustive des plantes présentes sur un rayon de 5 m. Important ! Pour garder en mémoire la couleur des feuilles nous capturons leurs couleurs à l’aquarelle.

- 3- Complexité de l’environnement : comme hier nous observons les couleurs, les contrastes et les bruits. Pinceaux à la main et oreilles tendues : concentration extrême !

- 4- Dernier exercice : croquer un phasme sur sa plante hôte : pas facile de peindre le mimétisme ! Nous ferons mieux la prochaine fois.

Nous repartons en ne laissant que des débris de vert...

Soirée autour du feu, Loren et Faustine nous régalent d’une tortilla. Puis nous préparons les bouteilles d’eau chaude car les nuits sont de plus en plus fraîches...

Day 5 - April 16th : Cold Bodies, Warm Hearts : From Countless Oaks to Falling Pinecones

Jour 5 - Le 16 avril 2025 : Corps froids, cœurs tièdes : des chênes que l’on ne compte pas aux pommes de pin

[By Loren]

in english


Français en dessous

Wake-up at 8:03 AM at the Wheel Gorge campground. Got up and boiled water for morning coffee. After drinking the black coffee and eating oats with curdled milk, I set up the “sensitive map” on the wooden table. But Faustine’s camera, which was zooming in on birds, got stuck. I took her around 10 to make a phone call to her family — in a spot with reception, near some bougainvillea and avocado trees.

Back to the campground, we looked at the sensitive map again and folded the tents. Then we hit the road toward Idyllwild, with a stop at Taco Bell to try some fast Mexican food in Thousand Oaks — the city of a thousand oaks. Are there really a thousand oaks...?

On the road we passed trucks, cranes, Tesla SpaceX stuff, deserts — and even traffic jams in the desert. The dryness in the landscape kept increasing. Yuccas, cacti, rocks… the ground changed as fast as the miles.

We passed the endless train in Banning, then turned onto the road to Idyllwild. The higher we went, the colder it got. We started worrying about a rainy — maybe snowy — night. We pitched our tents in the dark. I went to buy firewood at Village Market, and tokens for the San Jacinto campground showers. Faustine and Cécile ran straight to the hot water.

I made an exxxxxcellent Chinese soup with ginger, onion, and rubbery noodles. We ate by the fire — it was close to freezing. Pinecones kept falling from 50 meters high ; we tried to avoid getting hit on the head. The ones already on the ground were used to keep the vital fire going. We placed two pots on the fire to fill up hot water bottles for the night.

Alright, time to close the tents and let the cold lull our confused bodies to sleep. A good, fresh night, under the drizzle softly brushing the roof of our tents.
in french / en français


Réveil 8h03 au campground de la gorge de la roue. Levé, et chauffage d’eau pour le café du matin. Après avoir bu le Black, mangé des flocons d’avoine au lait caillé, j’installe la carte sensible sur la table en bois. Mais l’appareil photo de Faustine qui zoomait sur les oiseaux est bloqué. Je lamene à 10h téléphoner à sa famille dans un endroit qui capte , au bord des bougainvilliers et des avocatiers.

Retour CGround , carte sensible et pliage de tentes. On prend la route pour idyllwild, arrêt à Taco Bell pour goûter le fast mexican food à thousand oaks, la ville aux 1000 chênes. Reste il vraiment 1000 chênes...?

Sur la route, nous croisons camions, grues, tesla space X, traversons des desers , mais aussi des bouchons dans les déserts. L’aridité se fait de plus en plus sentir dans les paysages. Yucca, cactus, rocheuses, les sols changent comme les kilomètres.

Nous doublons le train infini à Banning, et tournons sur la route d’Idillwild , plus on monte, plus les degrés baissent. On a peur de la nuit pluvieuse, voir neigeuse. On installe les tentes à la nuit tombée, je vais acheter des bûches à Village Market, des Tokens à l’entrée du San Jacinto CGround , Faustine et Cécile courent à la douche chaude . Je fais une exxxxxxcellente soupe chinoise avec gingembre oignon, et nouilles en caoutchouc. Nous mangeons au coin du feu car la température avoisine les zéros. Les pommes de pins tombent des pins, à 50 mètres de haut, évitons les impacts crâniens. Celles qui jonchent le sols servent à alimenter le feu vital. On pose les deux casseroles sur le feu pour remplir les bouillottes et les bouteilles pour la nuit. Allé, on y va , on ferme les tente, et laissons le froid endormir nos corps perplexes.

Bonne fraîche nuit, sous la bruine qui caresse le toit tenté.

Day 6 - April 17th : In search of Warmth

Jour 6 - Le 17 avril 2025 : En quête de chaleur

[By Faustine & Cécile]

in english


A cold wave hit California : the night was short under our tents, but the early wake-up was rewarded with the sight (or sound) of around fifteen different bird species ! Northern flicker, acorn woodpecker, western bluebirds, pygmy nuthatches... A real treat !

The cold and rain forced us to change our plans : the stick insects weren’t coming out, and we needed to warm up.

Off we went to Idyllwild. Breakfast at Pure Bean Idy, with a drawing session proposed by Loren : « Draw me warmth » — a theme that really spoke to us !

Outside, the fog began to settle in. A second stop was needed. Mama Egg welcomed us : Chloé confirmed the names of the Timema species we had observed and collected over the past few days, then Loren guided us through a second attempt at painting mimicry.

After finishing our watercolors, we left our refuge (Mama Egg) and stepped back into the cold and fog. We had to take down our muddy tents in the rain and freezing wind—not the most pleasant task… But we knew we’d sleep warm that night.

Indeed, we had decided to adjust our itinerary due to the poor weather, which not only made stick insect collection impossible, but also made the nights very cold.

So we hit the road in search of warmth, but first we had to descend into the valley through thick fog. We eventually joined Highway 15, almost completely straight—the only major road linking California to Las Vegas. Unsurprisingly, it was very busy, and we even hit traffic jams—despite feeling like we were in the middle of nowhere. The desert landscapes were vast and magnificent. We finally stopped in one of the only towns along Highway 15 : Barstow. A motel was waiting for us, just like in the movies—U-shaped, with room doors opening directly to the outside.
To end the day, we tried out the classic fast food chain “Denny’s.” We also caught a beautiful sunset over the mountains, glowing violet like the ones you see on Arizona license plates. Exhausted, we still watched the documentary “The Argonauts and the Snow Panther,” which transported us to Kyrgyzstan alongside a citizen science expedition searching for the elusive white panther. With our heads full of landscapes and safe in the warmth of our motel, we drifted off to sleep to the hum of Highway 15...
in french / en français

Une vague de froid s’est abattue sur la Californie : la nuit fut courte sous nos tentes mais le réveil matinal a été récompensé par la l’observation ou l’écoute d’une quinzaine d’oiseaux différents ! Pic flamboyant, pic glandivore, merles bleus, sitelles pygmées... Un régal !

Le froid et la pluie nous obligent néanmoins à changer de programme : les phasmes ne sortiront pas et nous avons besoin de nous réchauffer.

Direction Idyllwild. Petit déjeuner au Pure Bean idy avec une séquence dessin proposée par Loren : « Dessine-moi la chaleur » Un thème qui nous inspire carrément !

Dehors le brouillard s’installe peu à peu. Un second lieu s’impose. Le Mama Egg nous accueille : Chloé nous révèle ou nous confirme le nom des espèces de Timema ovservés et collectées par nos soins ces derniers jours, puis Loren nous guide pour tenter une seconde fois de peindre le mimétisme.

Après avoir terminé nos aquarelles, nous sommes ressortis de notre refuge (mama’s egg) et nous avons replongé dans le froid et le brouillard. Il a fallu replier les tentes toutes boueuses en affrontant la pluie et le froid, ce qui n’était pas très agréable... Mais nous savions que nous dormirions au chaud le soir.

En effet, nous avions pris la décision de modifier notre programme à cause de la mauvaise météo qui empêchait de toute façon la récolte des phasmes et qui rendait les nuits très froides.

Nous avons donc repris la route en quête de chaleur mais il a fallu d’abord redescendre dans la vallée en traversant un brouillard très épais. Nous avons ensuite rejoint la route 15, pratiquement toute droite, seule route reliant la Californie à Las Vegas. C’est par conséquent une route très fréquentée dans laquelle nous avons rencontré des bouchons (alors que avions l’impression d’être au milieu de nulle part). Les paysages désertiques étaient grandioses et très étendus. Nous nous sommes finalement arrêtés dans une des seules villes traversées par la highway 15 : Barstow. Un motel nous attendait, il était semblable aux images qu’on peut voir dans les films américains (en forme de U et dont les portes des chambres donnent directement sur l’extérieur).
Pour terminer la journée, nous sommes allés tester le typique fast food « Denny’s ». Nous avons également pu observer un très joli coucher de soleil sur les montagnes qui se sont teintées de violet (elles ressemblaient à celles dessinées sur la plaque d’immatriculation de l’Arizona). Bien fatigués, nous avons malgré tout regardés un film documentaire « Les Argonautes et la panthère des neiges » qui nous a fait voyager au Kirghizistan aux côtés des membres d’une expédition de sciences participatives à la recherche de la panthère blanche. Ainsi des paysages plein les yeux, au chaud dans notre motel, nous nous sommes endormis bercés par le bruit de la highway 15...

Day 7 - April 18th : The Day the Dunes Roared, the Aliens Watched, and Daniel Spoke

Jour 7 - Le 18 avril 2025 : Le jour où les dunes ont rugi, les aliens observaient, et Daniel a parlé

[By Loren]

in english


Soft wake-up on the fluffy bed of the Barstow Motel Inn. Breakfast at the reception. They offer us carcinogenic food — it’s written in black and white above the coffee machine. Blueberry bagels, Yoplait yoghurts and coffee. Then we draw on our “sensitive map” from the bathroom sink of Room Two-O-Eight. A quick photo session of the four of us in front of the motel, and off we go, heading for the famous Death Valley.

On the road to Zzyzx, we meet a truck driver hiding oranges in a bush, and get caught in a mini tornado. Lunch break at a Mexican place in Baker, right across from a Greek café. It’s the gate to Death Valley, but before we cross it, we step into a UFO — the Alien Fresh Jerky shop.
After about an hour in the Valley of Death, first stop : the Dumont Dunes. For me, a magical moment. A full-on sandstorm hits as I climb a dune, under assault from swarms of roaring motor-flies — oversized buggies with American flags. It feels like Antarctica in a burning snowstorm. Apocalyptic… Moments carved into my brain sausage.

Second stop, total change of scene : a pond with a not-so-appealing look, but water that’s warm, then hot, then boiling. We soak, and meet a strange companion, also splashing around like a duckling. Daniel. Good old Daniel, a lonely man, manager of a hotel cleaning crew at the Grand Canyon. We talk with him for 40 minutes — about life, his kids who eat three chickens per meal, his former job in car sales, his wife who sadly passed away in a car accident, and his belief that aliens came to Earth and shared their tech knowledge after we started nuclear testing.

We hit the road again and reach Furnace Creek campground. First come, first served — except we’re the last come. A kind German family offers to share their big campsite with us. We cook excellent noodle-articholive dinner, topped with the leftover taco from lunch.

The wind picks up. Our tents shake, but the air is warm. We take off the rain covers and fall asleep under a wide open sky full of stars.

in french / en français

Réveil moelleux sur le lit du motel inn de Barstow. Ptit déj a la réception. On nous offre de la nourriture cancérigène , c’est écrit noir sur fond blanc, au dessus de la machine à café. Blueberry Bagels, yaourts yoplait et café. Puis nous dessinons la carte sensible sur le lavabo de la room Two O Eight, une petite série de photos à 4 devant le motel et nous voilà partis, direction la Vallée de la mort, appelée The DEATH Valley. Sur la route de ZyZxx, nous rencontrons un routier qui planque des oranges dans un buisson , et une petite tornade. Halte repas mex à Baker, en face du café grec. C’est le portail de la Death Valley, mais avant d’ouvrir les portes , nous pénétrames dans un OVNI de fresh alien jerky.

Après une petite heure dans la vallée de la muerté, 1re halte aux DUNES de Dumont. Pour ma part, moment magique, unique , tempête de sable pendant l’ascension d’une dune de sable , assaillis par des vols de grosses mouches à moteurs, des buggies aux drapeaux américains survoltés. Des airs d’antartique sous une tempete de neige brûlante. Apocalyptique... Moments gravés dans mon cervelat.
La 2e halte , changement total de décors, une mare aux allures peu alléchantes , mais aux eaux tièdes, puis chaudes, puis brûlantes. Nous barbottons , et faisons la rencontre d’un animal qui comme nous, barbottais comme caneton. Daniel. Sacré Daniel , un homme solitaire, manager d’une equipe de cleaners dans un hôtel du grand Canyon. Une 40aine de minutes à discuter avec lui, de sa vie, sa famille, ses enfants qui mangent 3 poulets par repas , son ancien metier dans la concession automobile , sa femme hélas décédée dans un accident de voiture, et sa croyance pour les extra terrestres qui ont amené la connaissance technologique sur terre après nos tests nucléaires.

Nous filons ensuite au campground de Furnace Creek, First Come First Served, sauf que nous étions les Last Come. Une famille Allemande nous a gentiment proposé de partager leur grand emplacement , et nous cuisinons nouilles excellentes aux articholives, couronné du tacos de midi emporté.

Le vent souffle fort. Nos tentes vascillent, mais l’air est doux . Nous ôtons le toit pour nous endormir , vue imprenable sur les étoiles.

Day 8 - April 19th : xx

Jour 8 - Le 19 avril 2025 : xx

[By Chloé]

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Jour 8 - Des paysages comme mémoire, des traces pour demain

Après une nuit reposante, nous avons émergé lentement de nos tentes, bercés par un orchestre d’oiseaux virtuoses. Enfin une grasse matinée bienvenue, pour compenser les nuits plus rudes des jours précédents.

Notre première halte de la journée : Dante’s View. Là-haut, face à l’immensité désertique, et cette étrange étendue blanche en bas.. nous avons discuté de la vie invisible qui habite la vallée : bactéries, insectes, rongeurs, oiseaux, plantes… Quels stratagèmes ont-ils développés pour survivre dans un tel environnement ? Et si, dans 10 000 ans, un être venu d’ailleurs atterrissait ici, que lirait-il dans ce paysage ? Des restes de robots ? Des couches de microplastiques ? Des isotopes de plutonium fossiles ? Chacun imagine à sa manière la suite du récit terrestre.
« Ici vivait une espèce obsédée par sa voiture. Elle montait au sommet pour regarder ce qu’elle avait détruit. Mais la vue était belle. »

Puis nous avons filé vers Zabriskie Point, où le temps se donne à voir sans jamais se montrer. Les roches ondulent comme des vagues figées.
« Ce n’est pas parce qu’on ne bouge pas qu’on ne change pas. »
Nous avons réfléchi à ce qui nous empêche de voir ces mouvements : notre rythme biologique, notre perception visuelle, nos représentations culturelles, notre impatience moderne… En réalité, tout bouge. C’est juste nous qui allons trop vite pour le percevoir.

En descendant vers Badwater Basin, nous avons atteint le point le plus bas d’Amérique du Nord : 85,5 mètres sous le niveau de la mer. Puis un peu plus loin, au creux d’un canyon, nous avons trouvé un abri d’ombre et de silence : Natural Bridge. Une arche minérale, vestige d’une rivière disparue depuis des millénaires.

L’occasion parfaite pour sortir les pinceaux. On a cherché la bonne teinte, tenté de capter l’énigme du lieu. Ce pont, fantôme d’un passé aqueux, nous rappelle que tout paysage est mémoire.

En fin d’après-midi, au fil d’un dernier arrêt, nous avons discuté d’espèces locales menacées :

- Le Devil’s Hole pupfish, poisson endémique, découvert dans les années 1920, aujourd’hui en danger à cause de l’agriculture et du pompage excessif.

- Les burros, ânes domestiques redevenus sauvages après le départ des mineurs, perturbent aujourd’hui l’écosystème local, au détriment notamment des mouflons.

- La tortue du désert, une espèce ancienne dont les petits sont souvent dévorés par les oiseaux. Elle peut stocker de l’eau pendant un an… mais la relâche en cas de stress. Or, ce stress aujourd’hui, ce sont surtout les visiteurs. On nous explique que des solutions sont encore à l’étude, et que nos suggestions sont les bienvenues.

Retour au camp. Soleil couchant, ombres chinoises sur les collines.

Pas vraiment faim, mais festin tout de même, avec les restes, cuits au feu de bois.

On rattrape nos journaux de bord en retard, on scrute les étoiles à la jumelle… puis on glisse vers la nuit, doucement

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