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Introduction
Non, cette fiche n’est pas le synopsis du nouveau film de Steven Spielberg, les plantes envahissantes sont une réalité et elles sévissent sur tous les continents et dans toutes les mers de notre planète. Elles sont un exemple malheureusement concret des dégâts qui peuvent altérer la biodiversité.
Le Projet
En effet les invasions biologiques, aussi bien animales que végétales, sont considérées aujourd’hui comme la deuxième cause d’appauvrissement de la biodiversité dans le monde, juste après la destruction des habitats (MacNeely & Strahm, 1997). Le processus d’invasion n’a pas pour cause l’action humaine, il a toujours existé et il est d’ailleurs un facteur important dans le renouvellement des écosystèmes (cf. la fiche La biodiversité dans tous ses états) mais l’homme a considérablement accéléré le mécanisme au point de créer aujourd’hui un réel problème écologique. Cette fiche ne se veut pas alarmiste, elle dresse seulement les faits afin de mieux appréhender ce risque encore peu connu que sont les invasions végétales.
Définitions
Avant tout, précisons le terme « envahissant ». On retrouve souvent dans la littérature le terme « plantes invasives ». Cette expression est issue de la traduction littérale anglaise d’invasive plants et est utilisée improprement dans les pays francophones parce que le mot « envahissant » a une connotation négative et dérange. On parle également de « pestes végétales ». Cette expression semble cependant bien plus orientée que le terme « plante envahissante ». Nous essaierons donc d’utiliser au maximum cette dernière expression qui est la plus neutre et surtout la plus française...
La multiplication des échanges entre les pays et les continents a conduit à importer, volontairement ou fortuitement, de plus en plus d’espèces provenant de territoires toujours plus éloignés. Parmi ces espèces importées, certaines apparaissent à l’état sauvage, de manière plus ou moins fugace : elles sont appelées alors espèces introduites. Celles qui s’étendent naturellement (sans l’intervention directe de l’homme) constituent alors des espèces naturalisées. Pour l’Europe, on peut distinguer les espèces naturalisées européennes (espèces indigènes sur une partie de l’Europe, mais ayant étendu leur aire d’acclimatation) et les espèces naturalisées exotiques (espèces naturalisées originaires d’un autre continent).
Ainsi, parmi les espèces naturalisées d’un territoire sont considérées comme envahissantes celles qui, par leurs proliférations dans des milieux naturels ou semi-naturels, y produisent des changements significatifs de composition, de structure et/ou de fonctionnement des écosystèmes (Cronk & Fuller, 1996).
Comment prédire qu’une espèce végétale sera envahissante ?
De nombreux programmes de recherche ont été lancés au niveau international afin de prédire le pouvoir d’invasion d’une espèce naturalisée et surtout les caractères biologiques qui en sont liés. Ces travaux ont mis en évidence la diversité des traits biologiques de ces espèces et la difficulté, si ce n’est l’impossibilité d’établir le profil-type d’une espèce envahissante (Crawley, 1987 ; Roy, 1990 ; Lodge, 1993). Tous les types biologiques sont observés, les modes de régénération sont aussi bien végétatifs (rhizomes, stolons, fragments d’organes tel que tige ou racine) que par fécondation et les modes de dissémination sont diverses et variés (par le vent, l’eau, les animaux, l’homme). Deux caractères semblent cependant être prépondérants chez la plupart des espèces envahissantes étudiées : d’une part leur caractère rudéral, c’est-à-dire que leur installation et leur développement sont favorisés par des perturbations du milieu, et d’autre part un pouvoir de compétition supérieur à la moyenne des espèces végétales existantes sur la planète. Ainsi une déforestation, l’implantation d’infrastructures de communication ou l’aménagement d’une zone semi rurale en périphérie d’une zone urbaine peuvent faciliter la colonisation d’une espèce à pouvoir envahissant et surtout faire disparaître la flore indigène existante jusqu’alors dans le milieu. C’est sur ce point que la biodiversité est en danger !
En ne prenant que des exemples sur la France, on dénombre la disparition de plusieurs espèces rares, notamment l’invasion d’Elodea nuttallii dans les eaux faiblement minéralisées des ruisseaux des Vosges du Nord qui a conduit à la disparition d’une des rares stations de Myriophyllum alterniflorum, espèce protégée régionalement en Alsace et en Lorraine (Thiébaut et al., 1997). Cette même espèce a également été éliminée dans les zones à forte colonisation par Lagarosiphon major dans un lac landais (Dutartre et al., 1997). Dans un plan d’eau du Morbihan, la prolifération d’Egeria densa menace une station de Luronium natans, espèce protégée par l’annexe II de la Directive Habitat (Dutartre et al., 1998). Cette même espèce et d’autres de la Directive Habitat (comme Caldesia parnassifolia ou Thorella verticillatinundata) sont fortement mises en danger par les proliférations de jussie (Ludwigia spp.) dans les plans d’eau et canaux de toute la façade ouest de la France. En Corse, certaines espèces endémiques comme Anchusa crispa ou Silene velutina risquent de pâtir de l’extension de Carpobrotus edulis (Jeanmonod, 1998), alors que dans les espaces naturels de la région Languedoc-Roussillon, c’est Senecio inaequidens qui constitue une menace pour des stations de plusieurs espèces indigènes protégées, comme Cistus poulolzii dans les Cévennes (Maccagno, 1999) ou Centaurea corymbosa dans la vallée de l’Aude (Cadars, 1999). Les exemples sont encore nombreux et anéantiraient inutilement le moral des troupes ! Le plus important est de comprendre le pourquoi de ces invasions.
Les causes principales de la prolifération d’espèces envahissantes.
L’origine des invasions végétales est un sujet encore controversé. Certains auteurs considèrent ces espèces végétales comme de véritables « fléaux écologiques » et mettent en avant les multiples nuisances consécutives à leurs proliférations. La cause serait ici la plante elle-même qui, ne se limitant pas à certaines conditions environnementales, s’installe et colonise le milieu. Ce développement créerait alors une perturbation de ce milieu, accentuant davantage son « invasion ». Les invasions d’espèces aquatiques ou sub-aquatiques en sont le modèle-type. A l’origine d’un simple individu ou d’un fragment, une plante aquatique peut coloniser un plan d’eau en quelques saisons. Elle entrave la circulation des eaux et atténue la lumière en profondeur mais elle modifie aussi la composition physique et chimique de l’écosystème par comblement organique, par sédimentation et par désoxygénation du milieu. Il en résulte une dégradation de la qualité de l’eau qui porte atteinte à la population floristique et faunistique locale (Dutartre et al., 1997). Cette dégradation favorise en outre le développement de la plante aquatique qui devient toujours plus envahissante !
L’autre hypothèse a pour origine l’écosystème : l’invasion de certaines espèces végétales serait déterminée ou accentuée par le dysfonctionnement d’un écosystème. En d’autres termes, l’ouverture d’un milieu, c’est-à-dire une perturbation créée naturellement ou artificiellement serait la cause de l’implantation et l’accroissement d’une espèce à caractère envahissant. Il a été observé que la prolifération des Fallopia dans les plaines alluviales du nord-est de la France est favorisée par l’artificialisation des berges, souvent par enrochement, ainsi que tous les travaux de terrassement qui assurent la dissémination des rhizomes de l’espèce (Schnitzler & Muller, 1998). Cette hypothèse met bien plus en cause l’action humaine qui perturberait l’écosystème qui le bon vouloir de Dame Nature.
Bien que certains auteurs se limitent à une seule des deux origines, la plupart considèrent qu’il existe deux types « d’envahisseurs » : l’espèce végétale qui envahit quelque soit le milieu donné et l’autre qui a besoin d’une perturbation de l’environnement pour s’établir. Dans le deuxième cas, on peut distinguer là aussi deux types de progression : d’un côté la plante qui n’a besoin que de la perturbation originelle pour se développer et de l’autre celle qui a besoin de conditions environnementales spécifiques pour s’établir. Cette dernière est sans doute la plus « inoffensive » des invasions végétales car la réunion de toutes ces conditions ne se fait que rarement mais elle se fait ! Pour exemple, le séneçon du Cap (Senecio inaequidens) qui, arrivé par dos de moutons d’Afrique du Sud (des graines étaient présentes dans la laine) a trouvé toutes les conditions requises pour se développer de façon exponentielle dans la vallée de l’Aude. En effet, cette plante se plait idéalement dans un milieu humide à inondé avec un piétinement abondant, créé par le surpâturage de la vallée. Cependant cette espèce tolère quasiment tous les types de milieu bien que sa progression soit beaucoup moins rapide en zone sèche et peu fréquentée.
Historique des invasions végétales
Une des principales causes de l’augmentation des invasions végétales fut l’importation massive et consciente d’espèces de tous les continents et leur diffusion à des fins ornementales. Depuis que l’Homme contrôle les ressources de la Terre, des déplacements de végétaux ont toujours existé mais ils étaient jusqu’alors effectués sur des distances encore limitées (du Moyen-Orient vers l’Europe) et toujours à des fins utilitaires. Lorsque les plantes ne correspondaient pas aux attentes d’utilisation, elles étaient détruites. Depuis la découverte des Amériques et la période des grands voyages du XVIe et XVIIe siècles, de nombreuses espèces végétales ont été rapportées et étudiées dans les jardins botaniques d’Europe. S’est développé aussi pendant cette période de la Renaissance italienne et française l’idée du beau, de l’esthétique dans les jardins, notion inconnue par les jardiniers puisqu’une plante n’était jusqu’alors cultivée que pour une utilisation précise. On découvre alors qu’une fleur d’ail peut être belle ou que l’armoise ne sert pas qu’à soigner. Le jardin d’ornement est alors créé et des envies d’exotisme végétal se développent au cours du XVIIIe siècle, comme en attestent les plus anciens jardins de la Côte d’Azur, lieu privilégié par son climat pour implanter des espèces d’Australie, de Nouvelle-Zélande, de Californie ou d’Afrique du Sud. Bien sûr il en sera de même dans ces pays grâce au développement des moyens de communication.
Ainsi, les importations s’intensifient, la multiplication forcée est inventée, le marché horticole est créé. Maintenant on achète des végétaux pour les mettre dans son jardin ! Malheureusement, bien que les plantes semblent à première vue immobiles, c’est loin d’être le cas et celles-ci s’échappent des lieux clos pour s’aventurer dans la nature. Si elles s’y plaisent elles s’installent (espèces naturalisées). Mais un développement préjudiciable n’est pas automatique, deux facteurs entrent en jeu. D’une part une phase de latence et d’autre part une pression exercée par l’introduction massive d’individus dans le milieu.
En effet, il a été mis en évidence pour la quasi-totalité des espèces envahissantes observées l’existence d’une phase de latence pendant laquelle les populations de l’espèce introduite restent restreintes. Cette période est très variable selon les espèces et peut être illimitée si la plante ne trouve pas le milieu adéquat pour se développer.
Certains auteurs parlent même du pouvoir envahissant de toute espèce introduite, son expression dépend ensuite du milieu dans lequel elle se développe. Puis s’ensuit une phase de croissance exponentielle du nombre de localités et d’individus, la phase dite d’invasion. Quel facteur en est la cause ? L’explication logique la plus acceptée est la pression exercée par l’introduction massive d’individus dans le milieu. Ainsi plus on introduit d’individus de la même espèce dans un milieu et plus on amplifie une pression de présence qui peut favoriser une invasion végétale. L’habitat de ces espèces peut également varier entre la phase de latence et celle d’invasion. Ainsi l’habitat de la Grande berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum, s’est largement diversifié lors de son invasion, avec une introduction dans les milieux semi naturels (prairies, lisières forestières) et les bordures des voies de communications (routes, voies ferrées) qui favorisent sa dissémination (Pysek et Prach, 1993).
Aujourd’hui, avec la pratique des fleurissements urbains et des aménagements paysagers en zones semi urbaines, les plantes n’ont même plus besoin de sauter les murs et les haies, une simple rafale de vent et les voilà transportées à plusieurs kilomètres de leur rond-point d’origine. Si le milieu est idéal, elles s’implanteront durablement, élargissant leurs populations et un jour peut-être elles seront inscrites dans la liste noire des plantes envahissantes de la région...
Quand les hommes déclarent la guerre aux plantes envahissantes.
La prise de conscience du danger des invasions biologiques est assez récente. Elle a conduit à lancer au début des années 1980 un programme international de recherche sous l’égide du S.C.O.P.E. (Scientific Committee On Problems of the Environment), relatif à l’écologie des invasions biologiques. De nombreux programmes de recherche ont été initiés par la suite en Amérique du Nord, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Europe. Les premières actions entreprises dans ces pays ont été un recensement des espèces envahissantes avérées et l’évaluation des espèces à potentiel d’invasion. Puis des projets de gestion ont été mis en place au fur et à mesure de l’avancement des recherches et de l’importance des invasions.
Dans de nombreux pays, la première démarche gouvernementale fut la limitation des introductions sur le territoire, puis le retrait du marché d’espèces considérées envahissantes. Des actions plus originales ont ensuite été engagées comme récemment au Canada où la région d’Alberta a lancé en 2000, un programme de gestion de Lythrum salicaria. Ce programme de gestion propose aux particuliers de récupérer tous les plants de Lythrum salicaria présents dans leur jardin ou dans les environs de leur habitation afin de les échanger, dans toutes les pépinières et les jardineries de la région, contre des plantes pérennes non envahissantes. A une échelle beaucoup importante, l’organisme intergouvernemental The Nature Conservancy (TNC), a lancé en 2002 aux Etats-Unis la rédaction d’un Code de Conduite prenant en compte les droits, les devoirs et les intérêts de tous les professionnels travaillant de près ou de loin avec les plantes envahissantes. Ce Code de Conduite sera appliqué par tous les pays partenaires, c’est-à-dire les Etats-Unis, le Canada, l’Afrique du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, avec une révision des listes de plantes envahissantes dans chaque pays.
La France est cependant restée longtemps en marge de cette dynamique internationale et a pris conscience de ce problème seulement depuis une dizaine d’années, peut-être depuis l’invasion fortement médiatisée de la Caulerpe (Caulerpa taxifolia) en mer Méditerranée (Académie des Sciences, 1997). On peut cependant se rassurer en voyant le nombre d’études réalisées depuis ces dernières années sur le territoire métropolitain mais aussi sur les îles françaises telles que la Corse ou la Réunion. Un premier bilan d’une enquête nationale, publié par Aboucaya en 1999, distingue 3 listes de plantes envahissantes en France métropolitaine, une première de 61 espèces envahissantes avérées, une seconde de 65 espèces envahissantes potentielles et une troisième de 91 espèces en attente. Quelques programmes de gestion et d’éradication sont menées sur les principales plantes envahissantes en France, dont la Jussie (Ludwigia spp.), la Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) et l’Herbe de la pampa (Cortaderia selloana), mais les projets d’actions sont encore trop peu nombreux et nos connaissances sur les invasions végétales en France semblent encore bien partielles au vu de l’importance des problèmes consécutifs aux introductions.
Et la région méditerranéenne dans tout ça ?
Un programme de recherche, Plantes Envahissantes en région Méditerranéenne, a été initié en 2001 par le Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles. Un inventaire des espèces végétales envahissantes a été effectué sur toute la région méditerranéenne française, c’est-à-dire les deux régions Languedoc-Roussillon et Provence Alpes Côtes d’Azur. 112 espèces ont été révélées comme envahissantes à des degrés différents. Les 15 espèces les plus envahissantes ont été décrites dans une brochure éditée en 2003, Plantes Envahissantes de la Région Méditerranéenne. Un nouveau projet a été mis en place durant l’été 2004 afin de proposer à ces plantes envahissantes mais aussi à une dizaine d’autres des plantes de substitution. Elles permettraient aux horticulteurs de proposer un remplacement aux plantes envahissantes encore commercialisées et ainsi de pouvoir retirer de la vente ces espèces qui alimentent les foyers d’invasion. Bien sûr ces plantes de substitution sont vérifiées comme non envahissantes et la plupart sont indigènes à la région méditerranéenne. Ce projet est réalisé avec les professionnels de l’horticulture et du paysage et est précurseur en Europe. Il est cependant encore en cours de réflexion, ce qui en fait le scoop de cette fiche !
Objectif sciences et les plantes envahissantes. Conclusion.
En région méditerranéenne française, les plantes envahissantes ont déjà été recensées et précisément localisées par le Conservatoire Botanique. Cependant la région méditerranéen ne se limite pas à la France. L’Italie, la Grèce ou encore les côtes orientale et méridionale de l’Espagne sont aussi touchées par ce problème. Malheureusement ces pays sont peu sensibilisés, essentiellement par manque d’informations, et ainsi peu de subventions y sont accordées. A l’échelle d’une association sans tutelle telle qu’Objectif sciences, il pourrait être intéressant de recenser ces plantes dans ces pays ou du moins dans les régions frontalières de la France afin d’élargir les cartes de recensement au Bassin Méditerranéen.
D’un autre point de vue, certaines plantes sauvages, indigènes à la région méditerranéenne, pourraient servir de plantes de substitution. Les horticulteurs ne savent cependant pas comment les multiplier puisque personne ne s’y est intéressé auparavant. De cette constatation, deux projets peuvent être mis en place, d’une part recenser les zones dans lesquelles ces plantes croient, comprendre le type d’habitat qu’elles affectionnent particulièrement et puis essayer de les mettre en culture pour comprendre leur système de reproduction.
Enfin, un des plus gros manque sur les plantes envahissantes, c’est en aucun doute la communication, aux professionnels comme au grand public. On doit d’abord connaître pour pouvoir accepter, se sentir concerné et ainsi vouloir agir. Les campagnes d’information en France sont encore trop peu nombreuses car onéreuses. Pourquoi ne pas monter un projet qui aiderait à mieux faire connaître le problème des plantes envahissantes et ceci à différents types d’acteurs (professionnels, public adulte, enfants). La création d’un film-documentaire et/ou d’un document papier pourrait en être le ou les moyens.
En conclusion, le domaine des invasions biologiques est encore un sujet très large, peu connu, qui demande du temps pour être appréhendé. Les projets pour essayer d’enrayer, ou du moins ralentir la progression des invasions végétales sont aussi très nombreux. Cette fiche n’est qu’un court résumé des travaux entrepris à travers le monde et de ce que nous pourrions faire à l’échelle de notre association.
On remarque que la France, comme les autres pays du bassin méditerranéen, est en retard par rapport aux pays anglophones cités précédemment, principalement au cause d’un manque d’information. Néanmoins, l’actuelle propagande gouvernementale sur le développement durable et la directive européenne de protection des sites naturels et des espèces, appelée communément Directive Habitat, sont indéniablement un tremplin à tous ces problèmes écologiques et environnementaux jusqu’alors en suspens.
Il existe cependant d’autres voies pour faire connaître le problème des plantes envahissantes et celle qui semble le mieux porter ses fruits est certainement la sensibilisation et l’apprentissage des jeunes car que sont eux les futurs protecteurs « des Droits de la Nature »...
Bibliographie
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