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La Salamandre tachetée, habitant discret des forêtes et cours d'eau.

La salamandre tachetée est un amphibien qui habite les forêts près des cours d’eau. A travers le texte de cet article vous pourriez faire sa connaissance et apprendre les menacent qui planent sur cette espèce ainsi que certaines stratégies pour aider à sa protection. Voir descriptif détaillé

La Salamandre tachetée, habitant discret des forêtes et cours d'eau.

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Le Projet

Qui est-elle ?

La salamandre tachetée (Salamandra salmandra) est un amphibien Urodèle, c’est-à-dire munie d’une queue à l’état adulte. Cette espèce habite la grande partie du continent européen jusqu’en Asie avec quelques populations également au nord de l’Afrique (Figure 1).

Figure 1 :
Carte de repartition de la salamandre tachetée. Figure prise de L’univers fascinant des animaux, ©MCMXCII IMP Sarl/IMP BV, Chapitre 3 Fiche 10 (ISBN : 2-908306-07-7 ?

Plusieurs sous-espèces de salamandres tachetées existent : en Europe centrale, on peut trouver p.ex. l’espèce nominale (tachetée) S. salamandra salamandra et sa cousine striée S. salamandra terrestris (Figure 2a,b). Ces deux variantes sont séparées par la chaîne des Alpes . (Centre de Coordination pour la Protection des Amphibiens et Reptiles de Suisse Colonie de vacances
Valais
Suisse
Objectif Sciences International (OSI) organise des colonies de vacances scientifiques dans le Valais Suisse, ainsi que d’autres vacances à la montagne en suisse. De nombreuses thématiques sont proposées : nature, faune & flore, drones, géologie, architecture, paléontologie... Vous souhaitez plus d’informations ? Suivez ce lien sur les séjours nature.
[KARCH] ; « L’univers fascinant des animaux »)

Figure 2a :
Foto de deux salamandres dela sous-espèce nominale S.s. salamandra
Figure 2b :
Foto d’une salamandres dela sous-espèce S.s. terrestris

La salamandre tachetée peut facilement se reconnaître par son corps allongé avec de petites pattes adaptées à la vie terrestre et sa coloration noir brillant avec des taches (ou stries) jaunes ou oranges selon la région. Des grandes glandes « parotoïdes » sont présentes à l’arrière de la tête de cet amphibien. En effet, la coloration brillante représente un signal d’avertissement pour les prédateurs afin de signaler la toxicité de cette espèce, dont les glandes situées au niveau de la peau secrètent un liquide urticant. Les salamandres adultes peuvent grandir jusque à atteindre la longueur de 17-20 cm. Les salamandres tachetées peuvent vivre relativement longtemps, elles peuvent en effet atteindre l’âge de vingt ans dans la nature. Les jeunes acquièrent la capacité de se reproduire entre la deuxième et la quatrième année de vie. (KARCH ; « L’univers fascinant des animaux » ; Meyer, Zumbach, Schmidt & Monney, 2009)

Les salamandres tachetées adultes sont parfaitement adaptées à la vie sur terre, bien qu’elles ne soient actives que quand l’humidité est très élevée, p. ex. après de fortes pluies. Les adultes ne reviennent à l’eau qu’en période de reproduction. En effet, bien que l’accouplement, ainsi que le développement des œufs jusqu’ au stade larvaire (ovoviviparité) ait lieu sur la terre, les femelles doivent rejoindre un cours d’eau pour y mettre bas en moyenne de 20 à 40 larves (KARCH ; Meyer et al., 2009).

Les larves de salamandres tachetées ressemblent aux adultes dans leur morphologie générale, comme c’est le cas pour la plupart des urodèles Toutefois, elles respirent à l’aide de trois paires de branchies externes situées à la base de la nuque. Une caractéristique distinctive des larves de cette espèce sont les taches claires présentes à la base de leurs pattes (Figure 3) (Bühler, Cigler, Luppuner & Zumbach, 2007). La période de reproduction de l’espèce est très longue, même si elle se situe principalement en février-mai (Bühler et al., 2007 ; KARCH). Ainsi des larves peuvent être présentes dans les plans d’eau presque toute l’année et différents stades larvaires peuvent coexister en même temps. Le développement larvaire des salamandres tachetées dure en moyenne entre 3 et 5 mois, bien qu’il puisse s’étendre de deux jusqu’à trois fois plus longtemps dans certaines conditions, comme dans des cours d’eau souterrains(KARCH ; Limongi, Ficetola, Romeo & Manenti, 2015 ; Manenti, Ficetola, Bianchi, & De Bernardi, 2009 ; Manenti, Ficetola, Marieni & De Bernardi, 2011 ; Meyer et al., 2009)

Figure 3 :
Foto d’une larve de salamandre tachetée.

.

Où vit-elle ?

Les adultes peuvent se rencontrer dans des forêts de feuillus ou mixtes, pourvu que celles-ci soient assez humides et de préférence assez proches des ruisseaux (Figure 4a,b). Les salamandres vivent au sol et dans la litière, où elles se nourrissent de mollusques et d’arthropodes.

Figure 4a :
Foto d’un habitat typique de la salamandre tachétéé (individus adultes). Foto prise du site du KARCH.
Figure 4b :
Foto d’un site avec présence de salamandres tachetées (adultes et larves) au nord des Alpes Suisses, dans le canton Nidvald.

La salamandre tachetée utilise aussi comme refuges des habitats souterrains, tels que crevasses et grottes naturelles ou artificielles, sites d’hibernation ou encore terrain de chasse (Figure 5a,b) (Manenti et al., 2009 ; Meyer et al., 2009).

Figure 5a :
Foto d’une crévasse naturelle que des salamandres tachetées pourraient utiliser comme refuge.
Figure 5b :
Foto d’une grotte naturelle que des salamandres tachetées pourraient utiliser comme refuge.

Bien que principalement nocturne ou crépusculaire, la salamandre tachetée, notamment la sous-espèce nominale S. s. salamandra, peut être observée aussi au cours de la journée. Ces salamandres sont en outre capables de grands déplacements, sur plusieurs hectares, ce qui est considérable pour un animal si petit. Toutefois elles doivent retourner vers leurs abris hivernaux pour y passer la mauvaise saison. Ces refuges sont des cavités, grandes ou petites, caractérisées par des températures et des taux d’humidités constants (KARCH).

Contrairement aux adultes de l’espèce, les larves de salamandre tachetée vivent une vie aquatique. Les femelles gravides rejoignent les cours d’eau au moment d’y déposer leurs larves. Les salamandres sont très soucieuses du choix du cours d’eau. Pour qu’elles y mettent bas leurs larves, il faut que le courant d’eau ne soit pas trop fort, mais l’eau ne doit pas non-plus être stagnante. De plus, la température de l’eau, le niveau d’oxygène dissout et la structure du fond du cours d’eau et de la communauté riveraine, notamment l’absence de poissons et le nombre réduit de conspecifics, jouent un rôle important dans la sélection d’un ruisseau de ponte (Limongi et al., 2015 ; Meyer et al., 2009). Par ailleurs, le plan d’eau doit fournir suffisamment de nourriture, sous la forme de crustacés et autres arthropodes aquatiques. Si cela n’était pas le cas, les larves pourraient devenir cannibales et se manger entre elles.
La salamandre tachetée se reproduit assez souvent également dans des environnements souterrains tels que des caves et des sources. Le choix de ces sites est établi sur la base des mêmes facteurs que pour les cours d’eau de surface, la facilité d’accès au site de reproduction devient alors un critère de première importance. Ainsi, les grottes choisies pour la dépose des larves se caractérisent par une pente douce et par la proximité du premier bassin d’eau à l’entrée de la grotte. Les conditions d’accessibilité pour les salamandres aux sites de reproduction souterrains correspondent souvent à celles des communautés d’arthropodes dont les larves se nourrissent ; les sites les plus accessibles sont ainsi souvent plus riches en invertébrés (Manenti et al., 2009, 2011).

On peut parfois trouver la salamandre tachetée près des centres urbains. Dans ces régions, elle peut profiter de crevasses artificielles et de caves pour hiberner, ou encore de zones inondées artificiellement, tels que fontaines et réseaux pour le transport des eaux. Le développement des larves pourra avoir lieu, pourvu que les niveaux d’oxygène et la présence de nourriture soient adéquat. (KARCH)

A quelles menaces la salamandre tachetée fait-elle face ?

Les salamandres tachetées adultes ont une capacité et un taux de survie remarquables. Grâce à leur venin, elles échappent à la plupart des prédateurs. Cette espèce est également remarquablement résistante au climat. Toutefois, elle est potentiellement menacée par l’activité humaine.

En général, les amphibiens sont des animaux très sensibles et la plupart des espèces apparaissent sur les listes rouges des espèces à protéger. En Suisse Colonie de vacances
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, par exemple, 14 espèces sur 20 présentes sont inscrites dans la liste. La salamandre tachetée, quant à elle, y figure comme espèce vulnérable. Ceci reflète le fait que les observations du terrain ont indiqué une régression des populations de cette espèce (Schmidt & Zumbach, 2005).
La cause de ce déclin reste débattue dès lors que les habitats de la salamandre n’ont pas subi de changements visibles qui pourraient l’expliquer. Il est toutefois possible qu’une détérioration de l’habitat soit advenue de façon inaperçue. Il est aussi possible que des causes liées à l’homme aient joué un rôle. A ce titre, on notera notamment, l’isolement des populations du fait de la fragmentation du territoire et de la disparition de voies de migration ; un autre facteur serait l’augmentation du trafic sur les routes et les sentiert forestiert, ce qui amènerait à l’écrasement accidentel de nombreuses salamandres. L’élevage de poissons dans des cours d’eau qui en étaient auparavant dépourvus constitue un facteur additionnel, de même que l’apparition de maladies, dans certains cas facilitée par la mobilité humaine (KARCH ; Kershenbaum, Blank, Sinai, Merilä, Blaustein & Templeton, 2014).

Une maladie potentielle qui pourrait avoir un fort impact sur les populations de salamandre tachetée est la chytridiomycose. Cette maladie fongique est, depuis des années, en train de décimer les populations d’amphibiens dans le monde et elle est connue pour pouvoir infecter aussi la salamandre tachetée. A titre d’exemple, dans le parc national de Peñalara en Espagne, des cas de mort probablement liée à Batrachochytrium dendrobatidis ont été observés entre 2001 et 2003, et la population de S. salamandra a subi un fort déclin au cours de cette période (Bosch & Martinez-Solano 2006 ; Schmidt & Zumbach, 2005).

Les salamandres tachetées sont aussi menacées par l’altération de leurs sites de reproduction. Ceci non seulement au niveau de l’introduction d’espèces nocives, telles que les poissons, mais aussi au niveau de la diminution des communautés d’arthropodes à cause de la pollution des eaux. De plus la modification du territoire liée aux activités anthropiques pourrait rendre les bassins d’eau inaccessibles aux femelles gravides. Cela est le cas aussi pour les sites de reproduction souterrains qui sont menacés principalement par la mise en place de sites pour la récolte d’eau qui, souvent, rendent inaccessible les grottes du fait de portes ou autres obstacles hermétiques (Manenti et al. 2011 ; Schmidt & Zumbach, 2005) .

Comment peut-on les protéger ?

Bien que la salamandre tachetée ne soit pas l’espèce la plus en danger au sein des amphibiens, elle est néanmoins en lent déclin. De plus, bien qu’elle puisse se reproduire dans des sites d’eaux stagnantes, qu’elle partage avec d’autres amphibiens, sa préférence pour les ruisseaux à eau courante peu ou pas utilisés par d’autres espèces l’ exclue en quelque sorte des projets de re création de sites de ponte pour les espèces rares. Pour éviter que cette espèce n’atteigne un niveau de menace de disparition critique il faudrait la protéger à temps.

Pour protéger la salamandre tachetée de la disparition, il faudra garantir l’intégrité de son habitat. D’abord, il y a l’intervention au niveau de la planification du territoire, où il faudrait essayer de réduire la fragmentation du territoire de la salamandre et garantir l’accès aux sites de reproduction. Cela peut être fait par la réalisation de couloirs de végétation qui agissent comme« autoroutes de migration », ainsi que de tunnels souterrains lorsque de la réalisation de routes est impossible. Une autre solution serait de ne pas fermer l’accès à des sites de ponte souterraine avec des portes hermétiques, mais plutôt des grillages qui laisseront libre accès aux petits animaux, sachant que, si nécessaire, un bloc hermétique peut être réalisée plus bas dans la grotte ou la cavité (Manenti et al. 2011). Toutes ces mesures pourraient s’avérer bénéfiques pour la salamandre tachetée, mais aussi pour de nombreux autres animaux.
Un autre mesure de protection liée aux sites de reproduction serait de réduire les activités humaines, p.ex. les randonnées, dans les plus importants sites de reproduction de l’espèce. De même, la réalisation de passerelles p.ex. en bois, surélevées d’à peine d’une dizaine de centimètres , permettrait de réduire le risque d’écraser des salamandres (ainsi que tout autre petit animal) lorsque on traverse leur territoire. (KARCH)

Enfin, il y a l’effort que chaque individu peut faire en lien avec la protection de l’espèce, tout simplement en communiquant toute rencontre avec une salamandre tachetée au centre de référence pour la sauvegarde des amphibiens de sa région. Cela permettrait de recenser les individus de S. salamandra et éventuellement de découvrir de nouvelles populations et/ou zones de répartition (KARCH).
De plus, chaque individu peut contribuer à la protection des salamandres et de leur habitat contre les agents pathogènes et les microorganismes nocifs, uniquement en s’assurant de bien nettoyer et sécher son propre matériel de randonnée (p. ex. les chaussures) lors du passage sur un site où les salamandres sont présentent (mais aussi les amphibiens en général) . (KARCH).

Message clé

En conclusion, la salamandre tachetée est un cas exemplaire de toute ces espèces animales qui presque secrètement habitent à coté de nous et qui sont potentiellement menacées par la disparition de leurs territoires ou ressources de vie. Toutefois on peut encore faire beaucoup pour venir au secours de cette espèce, notamment par un l’effort de bénévoles qui s’engagent dans de petit gestes tels que localiser et signaler ce petit animal afin de savoir où intervenir pour le protéger.

References

Bosch, J., & Martínez-Solano, I. (2006). Chytrid fungus infection related to unusual mortalities of Salamandra salamandra and Bufo bufo in the Penalara Natural Park, Spain. Oryx, 40(01), 84-89.

Bühler C., Cigler H., Luppuner M. et Zumbach S. (2007). Fauna Helvetica 18. Larves d’amphibiens, determination. KARCH, p. 09

Centre de Coordination pour la Protection des Amphibiens et Reptiles de Suisse [KARCH], http://www.karch.ch/

Kershenbaum, A., Blank, L., Sinai, I., Merilä, J., Blaustein, L., & Templeton, A. R. (2014). Landscape influences on dispersal behaviour : a theoretical model and empirical test using the fire salamander, Salamandra infraimmaculata. Oecologia, 175(2), 509-520.

Limongi, L., Ficetola, G. F., Romeo, G., & Manenti, R. (2015). Environmental factors determining growth of salamander larvae : A field study. Curr. Zool.

L’univers fascinant des animaux, ©MCMXCII IMP Sarl/IMP BV

Manenti, R., Ficetola, G. F., Bianchi, B., & De Bernardi, F. (2009). Habitat features and distribution of Salamandra salamandra in underground springs. Acta Herpetologica, 4(2), 143-151.

Manenti, R., Ficetola, G. F., Marieni, A., & De Bernardi, F. (2011). Caves as breeding sites for Salamandra salamandra : habitat selection, larval development and conservation issues. North-Western Journal of Zoology, 7(2), 304-309.

Meyer A., Zumbach S., Schmidt B. et Monney J.-C. (2009). Les amphibiens et les reptiles de Suisse. Haupt, p.92-97

Schmidt, B. R., and S. Zumbach (2005). « Liste Rouge des amphibiens menacés en Suisse. » Édit. Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), Berne, et Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse (KARCH), Berne. Série OFEFP : L’environnement pratique (2005) : 46.

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